Lorenzo, le résistant, mon oncle (Annie De Asmondis)

Une petite partie de l’histoire de vie de Lorenzo, le résistant, mon oncle.

Il est né à Ponzano (Province de Huesca) le 5 septembre 1920.

Quelques années plus tard, sa famille s’installe à Béziers. Sa petite enfance et sa scolarité se déroulent au quartier du Capnau. Il obtiendra son Certificat d’Étude puis y travaillera.

Désireux d’acquérir la nationalité française, il l’obtiendra en 1940, année de la défaite de la France face à l’Allemagne nazie.

Il sera incorporé au chantier de jeunesse n°19 à Meyrueis en Lozère et participera à des travaux forestiers de mars à octobre 1941.

En avril 1943 il lutte avec les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) en Corrèze sous les ordres du Commandant Vialle. Il appartient au groupe FFI Pierre Semard.

Sur dénonciation, il est arrêté avec ses camarades à Couffiniers (Corrèze) le 15 juillet 1943. Il sera incarcéré à Limoges puis transféré à la centrale d’Eysses à Villeneuve sur Lot. Avec lui, seront aussi arrêtés et incarcérés, des Guérilleros Espagnols.

Les 19 et 20 février 1944 une révolte éclate dans cette prison. Sur place, 12 insurgés seront fusillés. Par la suite, en représailles, dès le 30 mai, les nazis déportent vers Dachau mille deux cents parmi les mille quatre cents prisonniers.

Lorenzo sera déporté le 12 juin 1944.

Encore capable de travailler, il sera transféré dans le terrible camp de Leonberg près de Stuttgart. Son travail consistera à assembler des ailes de l’avion de chasse (Messerschmitt) Me262 (Premier avion à réaction).

Ces travaux se déroulent dissimulés dans 2 longs tunnels dont un a été conservé et transformé en musée.

Mal nourris, mal traités, épuisés, beaucoup de prisonniers ne peuvent survivre.

C’est le 7 février 1945 que Lorenzo, alias FREDDO dans la résistance, s’est éteint, seulement âgé de 24 ans, dans ce camp de la mort.

Son nom figure parmi les 373, sur la liste poignante du Mémorial, érigé devant l’entrée du tunnel. En lutte contre les dictatures et le fascisme, Lorenzo a été sacrifié au nom des libertés humaines et républicaines, libertés qui de nos jours sauvegardent notre société, nos associations, nos familles.

Annie de Asmundis